Complices du temps

Complices du temps

Si aimer est un crime, nous sommes innocents
Les complices, d’un jour, d’un autre temps
Si l’on me met les menottes de l’amitié
Je ne veux plus défaire mes mains liées.

Que le gardien de notre prison me ramène
Dans nos geôles communes de Sainte-Hélène
Me condamne à lire tes mots à perpétuité
Qu’enfin, je me nourrisse encore de ton amitié

Et que l’écrou nous emmène jusqu’à la mort
Qu’on puisse observer avec nos yeux le trésor
Celui de notre vingtaine d’années écoulée
Qui nous rappellent souvent nos tendres soirées.

Mourir avec ton amitié, incarcérée dans l’au-delà
J’emmène mes peines d’amour au trépas.
Chez nous, le soleil couchant s’attarde.
Les nuages disparaissent quand je divague.

Corps endormis

Corps endormis

À tout instant, mes muscles endormis
Diffuse la douleur à mon corps sans abris
Échappe à mon contrôle, offense mon quotidien.
Perturbe l’équilibre d’un si facile destin.

Mon âme entière noyée par le chagrin
Brûle sous le geyser éveillé du matin.
Souffrir reste une option, imaginez la sensation
Sans crier gare, hurlant mon émotion

Celle d’un incompris, du plaintif de l’heure
Qui conte, avec larmes tous ses malheurs
Cherchant un soutien perdu dans le foyer
Même un mot, une main, un simple baiser

Celui de l’âme d’autrui qui vous console
Et certaines fois vous amuse, vous cajole
Démontrant l’amour qu’il porte à autrui
Pour retrouver ce bonheur de la vie.

Excès de vitesse

Excès de vitesse

Toutes les fois où je conduis ma vie
J’accélère, j’appuie, le pied au plancher.
Sous mes yeux, défile une route sans priorité.
Sans panneaux qui stoppent mes ennuis

Je brûle chaque feu rouge, chaque alarme.
Oubliant la différence entre le temps et la loi
La police endeuillée cueille mon corps qui flamboie.
Et appelle mes proches dans ce vacarme

Mes excès d’amour, mon envie de vitesse
De faire toujours mieux alors qu’on me blesse.
Moi qui aime la vie et veux vous rendre heureux
Je ne comprends plus vos traits mystérieux.

Je rêve, je vis, moi et mon passé composé.
Je me rue dans mes détails imparfaits.
Pour ne plus subir ce futur qui m’achève
Je pense au présent où parfois, je crève.

Affections

Affections

Mon hirondelle, perchée, à l’abri du vent
Celle que j’acclamais il y a si longtemps
Chante beau merle, siffle juste, jeune pinson.
Je péris du manque de ta simple affection.

L’amour n’a ni âge, ni de durée envisagée.
La tendresse, les câlins devenus une option
Je suis si triste, en pleine affliction quotidienne.
De ne plus voir ta main serrer la mienne

Laisse-moi l’occasion de t’aimer encore.
Ne pas oublier à quel point tu es mon trésor
Mes souvenirs s’évaporent avec le temps.
L’amour qui s’envole chaque jour, à présent

Inerte

Inerte

Debout chaque jour, aux aurores, suscitant l’espoir
Assis, le regard vide, sans éléments ni trajectoires
Noyant mes larmes, mon chagrin dans le canal de la Deûle
J’y plonge ma déception, mon envie d’être parfois seul.

Chaque heure est une course contre le temps perdu.
Chaque seconde l’horloge règne en maître absolu.
Le temps défile, mon corps va tomber à tout instant.
À terre, mon corps est lâche et inerte à présent.

« Monsieur , serrez-moi la main » dira l’ambulancier.
Le seul, maintenant venu me secourir, me ranimer.
Me redonner des couleurs quand mon monde est gris.
Donner de la chaleur, rendre le ciel bleu, mon ami.

Mes alertes sciemment ignorées, mes illusions envolées
Celles d’un monde meilleur, bienveillant, attentionné
Mon cœur siffle, j’étouffe, l’oxygène me maintient encore.
Pour continuer d’aimer mes amies, mes plus beaux trésors

Pause émotionnelle

Pause émotionnelle

Mon cœur a couru après l’émotion
S’est enflammé si souvent sans raisons
A chanté d’intenses et délicieux plaisirs
Qui m’ont fait autant pleuré que rire

Mon âme, ce nuage d’orage imparfait
Grondant parfois quand survient un bel été
Il éclate un torrent passager et clandestin
Qui change à tout jamais mes lendemains.

Les imprévus de l’amour m’ont frappés
J’ai appelé le secours des belles amitiés
Mes fous récits les ont parfois abasourdis
Contant mes belles sornettes où j’ai péris

Une étincelle a périclité mes émotions
Disparu l’applaudissement, mes ovations
La sagesse relationnelle s’empare de moi
Plus rien ne pourra me mettre en émoi.

L’horloge

L’horloge

L’horloge de huit heures sonne encore.
Et alerte mon corps aux plus belles aurores
Mon esprit constellé de brume grisâtre
Le teint de mes joues est parfois olivâtre.

Tandis que mon âme conteste la nuit écoulée
La sagesse sommeille en moi durant l’été.
Je retiens à chaque apnée mon oxygène.
Jusqu’à devenir un oiseau bleu et blême

Je muselle mes réactions impropres et animales.
Pour n’assumer que les choses banales
Tenus par les laisses de cette indécente société
Pour laquelle je ne renouvelle pas mon amitié.

Messieurs

Messieurs

Deux êtres si proches, doux et menus
Une romance qui se lève aux aurores
Pour ne plus laisser s’échapper le trésor
Brillant à midi, ce diamant bien en vue

Leurs mots d’amour, soufflés à l’occasion
Font danser leurs quotidiens d’illusion
Les bercent d’un instant rare et magique
Et rendent leurs âmes d’enfant unique

Les moments tristes de vides et d’ennui
Vites oubliés par leurs mots d’aujourd’hui
Qui tardent à s’échapper après le petit soupé
Et se poursuivent jusqu’au grand decouché

Je prends le relais des flammes olympiques
Pour lire chacun de leurs écrits magnifiques
Qui fait fondre le cœur de toutes les femmes
Et surtout de vous, joyeuses mesdames.

Dépendances

Dépendances

Ma dépendance, si aveugle, si sournoise
S’accapare de mon corps, mon entourage
Jusqu’à détruire toutes mes belles relations
À qui je réclame la plus grande attention

Je suis démuni, détruit par mon angoisse.
Qui ne cesse de grandir, qui m’entache.
Je suis perdu, sans capitaine à tribord.
J’attends ma piqûre quotidienne d’anti-corps.

Une réaction allergique s’est produite.
Quand le produit s’est déversé en un clic
Je suis tombé, moi et mon visage violacé.
Refroidis, le cerveau soudainement éclaté

L’oxygène devient rare, je suffoque.
L’air me manque et à présent, je chuchote.
Mes derniers mots, mon souffle si rare
Je m’endors sans peine et sans fanfare.

Le Feu

Le Feu

Le feu brûle dans mon foyer, ma maison.
J’ai perdu peu à peu ma flamme, ma raison.
Mon fleuve intérieur qui ruisselle pour si peu
Je pense à vous en tout temps, en tout lieu.

Les mots ne suffisent plus à soigner mon âme.
Qui s’est éteinte aujourd’hui à Bourg-Madame.
Le sentiment coupable d’être si présent
Quand tout m’indique que ton cœur est absent

L’amour d’autrui devient ma destruction.
Les flammes brûlent dans le gosier de mon dragon.
Je vocifère de l’intérieur, j’étouffe dans mes cendres.
Pétrifié dans la peur encore à nouveau de descendre

Le soleil a disparu sous le nuage de colère.
Dans la nuit sombre et glacée de l’hiver
Je grelotte, la peur me domine à nouveau.
Je veux parfois me jeter dans cette eau.

Le silence

Le silence

Le silence qui remplace ta sourde colère
Au point d’injurier ton absence qui me sidère
Mon immense peine intérieure te fait face.
Pour briser les larmes devant ma glace.

La courtoisie de ces moments m’échappe.
Et parfois assassine ma tendresse si plate
J’observe le pinson qui siffle à tue-tête.
Qui te regarde, toi, mon éternelle doucette.

La montre de ma vie s’arrêta sur minuit.
Le chronomètre cessa de gérer mes envies.
Je meurs soudainement de ton ignorance.
Troublé à présent dans mon adulescence

Mon sommeil a atteint le piquet de grève.
Il s’agite, manifeste sans violence, sans rêves.
Mon esprit s’amuse à me conter l’histoire.
Celle que je vis, maintenant, chaque soir

L’amour est toujours la raison

L’amour est toujours la raison

Le jour où ton programme s’est éteint
N’oublie pas de venir prendre ma main.
Que je fasse taire tes maux et tes cris
Choisis ton destin à tout instant de la vie

N’oublie pas de gommer ton miteux passé.
Et de penser chaque jour à toute l’amitié
Offerte à ton quotidien en délicatesse
Profite de l’insouciance de ta jeunesse.

Quand tout vous semble lointain et perdu
L’amour est la réponse, fidèle ingénue.
C’est un don qui surpasse toute la haine.
Qui peux s’accumuler chez vous, ma dame.

Je signe avec vous notre vingtième année.
En étant le spectateur de cet humble défilé
Celui de l’éternité, de votre amicale présence
De la délicatesse qui remplace votre absence

Poussières

Poussières

Le mur de poussière s’effondre de peu.
Dans ce lopin de terre, je suis devenu frileux.
Il a éteint l’étoile lumineuse de mon âme.
Brûlant l’asphalte de cet infâme macadam

Sur lequel roule encore mon esprit cabossé
Jusqu’à mourir dans l’absence, l’indignité
J’appelle mon juge, celui de ma belle liberté.
Qui, chaque jour, deviens un diable habillé.

Heureux soient les hommes indifférents.
Au chagrin des ruptures, des sentiments
Je suis cet oiseau blessé, sans rancœurs.
Apprenant à naviguer, perdu dans l’erreur

J’ai jeté un SOS, ma bouteille jusqu’à la mer.
En attendant l’espoir d’éclaircir ton mystère
Détestant l’affliction dans laquelle je plonge
Je ne veux plus souffrir, ni passer l’éponge.

Guérisons

Guérisons

Quelque soit les choses de l’univers
Je t’aime à l’infini
D’une amitié folle qui me guéris
Que j’en perds chaque jours tout mes vers

Ton rire si solaire, qui me bouscule
Ton angoisses parfois, une pause une virgule
Toi que j’aime, ton sang qui coule dans mes veines
Que je n’ai plus de mots, jusqu’à à en perdre haleine

Mes rêves solaires

Mes rêves solaires

Il était un soir, un jour, une nuit, un rêve bleu.
Celui qui m’apporte le sourire avec ses yeux.
Ces mots solaires qui ce jour m’accompagne
Ne plus être seul face à cette tramontane

La peur de si mal faire, l’inquiétude qui me gagne
Quand je gravis le haut sommet de la montagne
Chamboulé par ce caractère si fort, si ingénu
Et sa fatigue du vendredi soir, qui l’exténue

L’amitié d’une heure, une semaine, une année
Cette émotion dépasse à présent mon foyer.
Elle enflamme ce bûcher rempli de tout bois.
Qu’aucun pompier n’éteint ce qui flamboie

Elle m’émoustille un peu plus à chaque instant.
Que j’en deviens sourd, muet, aveugle à présent
Ne voulant ni voir, ni entendre ma soudaine raison
Perdu dans mes strophes, mes rimes, mes sensations

La parenthèse

La parenthèse

Toi, qui aimes la vie, assumant les défis
Ralentis par la boue crachée à ton visage
Tu honnis ceux qui te vitupèrent, mon amie.
Toi, qui aimes le silence, qui est si sage

Épris par ce nouvel amour que tu adules
Ton âme est éprise, l’horloge est ralentie.
Au plus haut sommet de l’aiguille du midi
Une parenthèse, un sursis, une virgule

L’existence bouleversée par tous ses mots
Ceux qu’il te susurre, ceux qui te rassurent
Dans ce voyage défilant à toute allure
Perdu, souvent, au fond de ce hameau

Où ta censure personnelle est quotidienne
Ta souffrance d’un jour constamment niée
Tes blessures sont à présent altérées.
Toi, mon amie, ma danseuse, ma physicienne

L’absent

L’absent

Je penses à lui, l’absence me pèse
Une réaction, un mot, parfois un malaise
Mon coeur est à la porte de ses émotions
Requérant toujours un peu de son attention

Portant dans mes pensées un seul espoir
Celui de connaître son âme, de le recevoir
Dans mon esprit si troublée par son être
Que tout mes maux viennent à apparaître

Mon amour est tel qu’à présent je suffoque
Quand ses paroles dépassent mon époque
La peur envahit l’ensemble de ma chair
Ma vue devient trouble, je vois si peu clair

L’île déserte

L’île déserte

Poser mes yeux sur le rivage, fréquenter cette plage
Où seul, je suis étendu, un drap blanc sur mon visage
Qui éclipse les larmes joyeuses de mon âme de la nuit
Et anime le matin une éclaircie, ce jour où je m’ennuie

Les frontières de mon île sont irréelles, si chimériques
En plein onirisme, enthousiaste dans ce chemin unique
Je viens à la rencontre de ton intelligence, qui m’instruit
Avec la peur des mots qui certaine fois m’ont détruit

Mon esprit de saltimbanque se réfugie dans ton univers
Pour expliquer tantôt tes sourires et grands mystères
Mes complaintes croupissent dans ton silence intérieur
Tes plus grands bonheurs me laissent souvent songeur

Je m’abrites dans ce paradis imperméable à la violence
Et t’enfermes dans mon coeur à chacune de tes absences
En étant privés de tes mots, je suis en peine, en sursis
Avec la peur d’éteindre définitivement ta flamme, mon amie

Aimer à l’imparfait

Aimer à l’imparfait

Conjuguer le verbe aimer, conjuguer l’imparfait
Sur les chemins tourmentés de nos amitiés.
Inverser la solitude qui nous envahit parfois
Remplacer l’incertitude, souvent l’embarras.

Aimer l’homme qui te rends si dingue si folle
Tisser ton bonheur du jour, prendre ton envol.
Faire abstraction de ton passé si douloureux
Assumer la vie, ton quotidien bien heureux.

Aimer ses mots, ce printemps qui réveille
Pour chaque nuit oublier ton sommeil.
Être vaillante, poser ensemble vos mains
Pour, peut être, animer votre futur destin.

Aimer et partager ta joie, ton rire solaire
Ouvrir ton cœur, partager tes mystères.
Sans oublier les amitiés qui règnent au-delà
Ni perdre de vue les imparfaits qui t’aiment déjà.

Les étoiles

Les étoiles

J’ai rejoins les étoiles, celle de mon nouvel univers
Tout mes nouveaux espoirs sont permis par l’hiver
Les lacs glacés du Morvan deviennent fleuves d’été
L’atmosphère gelée s’est soudainement réchauffée

J’ai vécu avec ce plus beau diamant en or
Je l’ai choyé tout les jours comme un trésor
L’orage s’arrête aux confins de la maison
J’ai tout perdu, je me suis fais une raison

J’ai rejoins les étoiles, mon dernier univers
La folie de la vie, mes rêves écroulés à terre
Moi, dans ce nuage de pluie torrentielles
Mes mains, mon corps, l’effort sacrificiel

Mon âme brûle sur les routes d’asphalte
J’agis, je vis la nuit comme un automate
Chaque mot de plus est un nouvel incendie
La chaleur du foyer est devenu mon ennemi

Le château

Le château

J’ai déshabillé les tuiles de ce château chancelant
Avant qu’il ne s’effondre, maintenant, à tout instant.
J’ai tapé ce mur porteur, les fondations de l’architecte
L’immeuble s’est écroulé soudainement de façon suspecte.

Je reconstruis toutes les petites briques, maintenant, une à une.
Un périmètre de sécurité sur les ruines de ma vie d’infortune.
Le maître d’œuvre accourt après moi avec son plan déchiré
Lisant avec amertume et désolation mes notes impayées.

Je le regarde comme le chef des travaux des mal-aimés.
Interpellé par ma détresse soudaine, il m’a rasséréné
Contactant l’ensemble des mes nouveaux débiteurs
Pour tenter de négocier, d’esquiver nos malheurs

La mélancolie s’est emparée de mon cœur si sensible
Je saigne abandonnement, ma douleur est indicible
Il ne reste plus que ce vide en haut de la montagne
Pour sauter avec ces nuages de pluie qui m’accompagnent.

Angoisses

Angoisses

Angoisses d’un monde qui change
Je rêve du paradis des archanges
Matin, midi et soir sont souffrances
Je ne vis plus, je suis en errance

A chaque seconde une nouvelle crise
De cette angoisse qui me méprise
J’étouffe a chacun de mes longs réveils.
Mon corps si sournois et sans sommeil.

J’ai perdu mes joies, je suis en carence
Recherchant des illusions de romance
Fuir les réalités qui encombrent l’esprit
Goûter ces plats édulcorés du midi

Oser avancer maintenant, ne plus trembler
Penser à soi a chaque instant et aimer
Sans jamais s’arrêter, renier ses sentiments
Aimer a tout moment , aimer profondément

Le dessein

Le dessein

Le coup de crayon sous ce ciel si triste
Le plaisir de lire ce visage mélancolique.
Qui cherche, balbutie, s’émoustille parfois
Pour cacher ses peines, ses déceptions ses joies

Cette gomme efface certaines fois le passé
Afin d’écrire l’heureux futur de notre amitié
Pour faire jouir ce cœur servile qui saigne
Et garder la tendresse que l’on blasphème

Mes sentiments rejetés, l’opprobre m’envahit
Relégué dans le caniveau, la tristesse me saisit
Je m’approche de toi, de cette beauté si frêle
Et t’enlace maintenant de mon affection naturelle

Egaré, implorant le ciel de vouloir me pardonner
D’aimer si fort, sans retenue, je suis désarçonné
Je frissonne, la peur me submerge au quotidien
Ma raison s’échappe maintenant chaque matin

La Montagne

La Montagne

Il y a des jours où tout est perdu
Des jours, où mon étoile est venue
Aimer la vie, chaque minute, la nuit
Je dors sur mes trésors mon amie.

La fête au village est maintenant terminée
Les quetzal chantent à tue tête tout l’été
Dans le ciel, près de cet avion qui s’éloigne
Près du pilote, qui s’écrase en montagne.

Les passagers sont secourus sous le givre
Par les pompiers de l’amitié qui te poursuivent
Eteignant l’incendie de la jalousie du jour
Colmatant les braises, les failles de l’amour.

Je suis à bout, l’oxygène me manque tant
Je crie l’amour du peu de voix existant
Pour effacer la colère qui monte l’échafaud
Je descends sans armes pour monter l’assaut.

Confidences

Confidences

Un rire éclate à l’hôtel des mots nouveaux
Dans le salon où s’animent les tourtereaux
Echangeant ces confidences de velours
Ces lourds secrets, sans fards, sans détours

Notre liaison quotidienne est devenue dévotion.
Mes paroles s’enchainent avec vive passion.
Traçant, ensemble, cette route, la vie, ce chemin
Mon émotion, la chaleur de nos mots en commun

Un feu d’artifice quotidien aux couleurs primevères
Tiré dans ce champs perdu aux mille lumières
Egaie mon âme, fortifie le présent, colore le futur
Pour ne plus souffrir de toutes ces fragiles ruptures

Je t’aime la vie, mon amour, mon hirondelle
Je vis chaque instant sous cette ombrelle
Qui me protège de ce tonnerre en approche
Et m’éloigne des coups qui me cabosse.

Le bonheur de vivre

Le bonheur de vivre

Hymne d’amour, quotidien des joies
Loin de la maison, mon corps en émoi
Près de l’escalier, proche de la vérité
Le bonheur de vivre, d’aimer, d’exister

Le froid polaire de ce si rude hiver
Me rappelle turpitudes et mystères
De ces soirées joyeuses d’ivresse
Où chacun apporte ses richesses

Je ris, trompant cet interminable ennui
En attendant ce corps frêle et attendris
Je reçois un don divin, la providence
Veillant ton bonheur, admirant ton absence

Le soupir final s’est vainement dissipé
Soudain, mon verbe, ma voix, s’est animé
Persiflant chaque jour sans crier gare
Vos yeux écarquillés, l’air hagard

Joie de vivre

Joie de vivre

Joie de l’avenir, prude et incertain
Se réveiller, croire en soi chaque matin
Oser, avancer, contourner les échecs
Être l’Homme du jour qui se respecte

Ecrire une ode à ma flamme olympique
Dans cette période fragile, hémorragique
Crier cet épigramme sur la place de grève
Attendre les courts moment de trêves

Exprimer sa noble quiétude, son ataraxie
Se retrouver jour et nuit, rue du Paradis
Ne jamais subir le feu de la Géhenne
Briser la belle et fragile porcelaine.

L’espace d’un instant, le soleil brûle
L’incendie des sentiments qui m’accule
J’inocule maintenant toutes mes émotions
Mon amitié, Mon amour, ma dévotion

Sommeil

Sommeil

Dédié à C et à celles et ceux qui luttent.

A l’approche de cette heure, tu abdiques
Tu t’assoupis et perds parfois ton lexique
Luttant contre l’abandon de ton corps
Qui s’échappe, peu à peu, sans remords

A travers cette comète, ton regard s’illumine
Tes mots parcellaires d’autrefois que j’imagine
Me laissait songeur, dans un nuage, dubitatif
Souvent sans voix, sans chimie, sans réactif

Aimant la tentation de te faire une plaidoirie
D’ester en justice pour me mettre à l’abris
Tu résistes à mon verbe, mes défenses joviales
À ma main tendue derrière ce barreau carcéral

Tu t’éloignes sur ce bateau qui vogue à vue
M’appelant parfois « mon petit ingénu »
Toi, cette âme sensible au sommeil secret
Faisant fleurir sur terre ces jolis coquerets

Sirène

Sirène

Sirène de joie,tes pas légers sur mon chemin
Chaque vague submerge ton si joli destin
Évitant de recevoir la noyade des opprimées
Nageant dans l’eau de cet océan oppressé

Toujours une ou deux palmes en dehors
Pour éviter de couler ton infini trésor
Pour supporter ces boulets qui t’assomment
Et entendre tes pulsations tel un métronome

Capturée par ces pêcheurs d’un autre temps
Enfermée dans ces filets depuis si longtemps
Martyrisée par l’oubli de famille qui te guettes
Perdue dans ces sentiments que tu regrettes

Assommée par l’étendue de ton désespoir
Tu hisses au fronton un drapeau presque noir
Que je recouvre de ce linge blanc du futur
Tu glisses à chaque fois sur ces jours heureux

Aux portes du pouvoir

Aux portes du pouvoir

Ce petit pouvoir si sournois et vivace
La vivacité tudesque qui nous agace
Les mots couverts d’humour qui blessent
Cette  éminence grise qui vous rabaisse

Pressant le pas près de la porte, sans crier gare
Il épie parfois vos mains qui souvent s’égarent
Avec cet oeil de lynx qui vous étouffe de silence
Et vous fait penser que son désir est une urgence

Il fredonne le refrain de cet insupportable bonheur
Et tourne à toute heure cette poignée du malheur
Il règne d’une main de maître sur son territoire
Bientôt seul aux portes d’un soudain pouvoir

Clavardant à l’abris de tous les regards
Il déblatére quelques mots l’air hagard
Sous cet air insolent et ignare il vitupère
Il accouche de jolies phrases, quel mystère !