Sommeil
Dédié à C et à celles et ceux qui luttent.
A l’approche de cette heure, tu abdiques
Tu t’assoupis et perds parfois ton lexique
Luttant contre l’abandon de ton corps
Qui s’échappe, peu à peu, sans remords
A travers cette comète, ton regard s’illumine
Tes mots parcellaires d’autrefois que j’imagine
Me laissait songeur, dans un nuage, dubitatif
Souvent sans voix, sans chimie, sans réactif
Aimant la tentation de te faire une plaidoirie
D’ester en justice pour me mettre à l’abris
Tu résistes à mon verbe, mes défenses joviales
À ma main tendue derrière ce barreau carcéral
Tu t’éloignes sur ce bateau qui vogue à vue
M’appelant parfois « mon petit ingénu »
Toi, cette âme sensible au sommeil secret
Faisant fleurir sur terre ces jolis coquerets